D'aucun vont penser que je rabâche les mêmes histoires. Mais que voulez vous ces annonces d’ersatz pour remplacer des produits agricoles me font toujours réagir. Faux steak, faux cacao, faux café.... La même couleur, le même goût (enfin ça c'est ce qu'ils disent!!) mais cela reste du faux.
Que des fonds d'investissement placent 40 millions dollars en misant sur le fait que dans un avenir proche on ne pourra plus produire assez de café pour satisfaire la demande du fait du changement climatique ; pourquoi pas. Je ne peux pas dire que cette vision m'enthousiasme mais elle est peut-être, hélas, réaliste. Et cela peut se révéler judicieux d'un point de vue strictement financier.
Mais que l'on mette en avant l'argument que ces substituts vont participer à la réduction du changement climatique, là ça relève, selon moi, de la malhonnêteté intellectuelle.
Dans le cas présent on parle le peaux de raisin, de noyaux de dattes et d'autres plantes. En quoi ces cultures ont elles moins d'impacts sur l'environnement que la culture du café ? Comme si les vignes, les champs de céréales en Europe sont bien cultivés sur d'anciennes forêts. L'impact sur les forêts est certes très vieux mais bien réel quand même. Et celui sur la fertilité des sols, la consommation d'eau et la dispersion de résidus de pesticides est bien d'actualité. La plantation de café d'un paysan vietnamien, colombien ou africain, le champs d'orge ou la vigne de chez nous... Cela doit se valoir côté impact, vous ne croyez pas ?
Et l’énergie consommée par le process industriel pour transformer des peaux de raisin et des noyaux de datte en ersatz de café elle ne va pas générer des gaz à effets de serre peut-être ? Ni de déchets ? Pas besoin d'être un ingénieur pour deviner que le séchage au soleil de grains de robusta va moins impacter notre planète, même si vous tenez compte de l'énergie pour les dépulpeurs et décortiqueurs.
Enfin, je connais des diététiciens qui seront d'accord avec moi pour dire que ces ersatz à base de produits agricoles hyper transformés sont bien plus néfastes à notre santé que l'original naturel qui, somme toute, subit moins de transformations.
D'ailleurs pourquoi faire aussi compliqué ? Pendant la deuxième guerre mondiale, nos grands parents ont remplacé le café devenu rare en torréfiant des graines de lupin, de soja ou d'orge, du malt ou de la chicoré. Allez faire un tour sur le site de l'Avenir de l'Artois pour découvrir une production locale d'un tel substitut de café.
Alors la question que je me pose est : mais que viens faire un fond d'investissement à impact dans cette galère !
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