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Photo du rédacteurPhilippe Metral

Un marché de dupes prélude à de futurs désastres écologiques ?



Dans cette histoire on ne sait qui blâmer le plus. Le gouvernement Kenyan qui semble bien imprudent ou le cynisme des autorités américaines ?


Il est très improbable que ce futur accord soit équilibré et que les bénéfiques que le Kenya pourrait en retirer sous formes d’exportations vers le marché US soient à la hauteur des nuisances écologiques que vont créer ces montagnes de déchets plastiques.

Il est difficile de croire que les américains mettront sur la table l’argent nécessaire pour créer les infrastructures nécessaires à la mise en place d’une filière de recyclage de ces déchets. Tout au plus verrons-nous des personnes vulnérables, sans doute des enfants, trier une part négligeable de ces déchets dans des conditions indignes. Si vraiment le recyclage des déchets plastiques pouvait être le moteur du développement d’une filière profitable et génératrice d’emplois, nul doute que des entreprises américaines s’en empareraient. America first, n’est-il pas ? Ce serait d’ailleurs plus vertueux, d’un point de vue du bilan carbone, de traiter ces déchets dans les pays où ils ont été générés plutôt que de les exporter en Afrique pour réimporter l’hypothétique matière première issue du recyclage.


Cet accord est la porte ouverte à toutes les dérives. Quelques enveloppes habillement distribuées permettront de faire passer des conteneurs de déchets toxiques au milieu des déchets plastiques. Un nouveau Proko Koala pourrait bien apparaitre au Kenya.


Si les américains veulent vraiment favoriser l’essor économique du Kenya, qu’ils appuient le développement de filières valorisant les productions agricoles de ce pays, notamment en levant les restrictions à l’importation sans imposer des contreparties cyniques.

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